Une traduction en français des poèmes (revue par Joëlle Ginestet) ainsi que des éléments sur la langue occitane et la mise en graphie classique (par Patrick Sauzet, professeur à l’Université Jean Jaurès) seront disponibles gratuitement en ligne sur le site d’IEO Edicions.
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Les Cants del Soulelh (1891) publiés l’année de la mort de Auguste Fourès à 43 ans regroupent cent trente sept poèmes motivés par son engagement républicain et patriotique, son attachement au Lauragais et
son amour exaltant puis douloureux pour la jeune Jeanne Wilson disparue en 1877.
Écrits entre avril 1876 et jusqu’à la veille de sa disparition avec des périodes plus intenses en 1878 et 1881 et 1882, ils sont une tranche de vie exprimée par le biais de petits tableaux où paraissent des homme, femmes, enfants de la fin du XIXe siècle et des figures et événements historiques que Fourès élève au rang d’allégories et de symboles. La plupart de ses vers sont dédiés à des personnages du félibrige ou de la création artistique de son temps. Poète militant de la conscience linguistique, historique et culturelle, ses ambitieux projets pour la langue et la culture occitanes se sont épanouis une dizaine d’année plus tard grâce à l’action d’Antonin Perbosc et Prosper Estieu. C’est en raison de cette voie ouverte par le poète qu’estproposé aux lecteurs, plus ou moins familiarisés avec la langue occitane, une édition imprimée des Cants del Solelh en graphie classique avec une introduction et des notes en français accompagnées d’une mise à disposition de la traduction et d’une approche linguistique sur le site informatique de l’I.E.O.
Joëlle Ginestet
Auguste Fourès est né en 1848 à Castelnaudary. Après un début de carrière comme journaliste à Toulouse dans des revues critiques, il écrit des poèmes et récits en français. Alors qu’il rejoint le mouvement félibre, il crée La Lauseto avec Louis-Xavier de Ricard où il a publié des auteurs d’Occitanie et de divers pays de langue romane. Engagé politiquement du côté de la République et militant pour une instruction publique laïque, il s’intéresse aux célébrités mais aussi aux hommes et femmes du Lauragais. Ses récits en français de La Gueuserie, Coureurs de grands chemins et Batteurs de pavés montrent des personnages atypiques et ses poèmes en occitan chantent la culture populaire du Lauragais avec une vision plus large d’expression de « la variété dans l’unité ». Il est au cœur d’un riche réseau de relations issu des revues qu’il a fondées et auxquelles il a participé tout en entretenant un abondante correspondance. En adoptant une démarche de folkloriste et de lexicographe, le poète et républicain défenseur de l’instruction publique s’est fait témoin de son temps avec Les Grilhs (1888) et Les Cants del Soulelh (1891) publiés avant sa mort à Castelnaudary. Ses amis ont poursuivi l’édition de ses poèmes avec La Muso Silvestre (1896) et La Sègo (1912).