Felip GARDY
Une écriture en archipel
cinquante ans de poésie occitane (1940-1990)
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Entre l’impossible rapport à un monde qui survit dans la langue comme une mémoire désormais clôturée (le dialecte, comme lien au « pays ») et l’éclatement infini des mots, que l’on rassemble dans leur dispersion même, pour leur étrangeté encore quelque part familière, cinquante années de poésie occitane disent la finitude (et non la fin) d’une langue longuement rêvée et esquissent à l’envi toutes sortes de reconstructions individuelles. Les mots sont proches, concrets, chargés de leur poids de proximité intime, mais ils sont également lointains, détachés, déjà privés de sens quotidien et de légitimité. Les grandes constructions poétiques d’un Manciet, d’une Delpastre, d’un Delavouët, d’un Nelli, d’un Max Rouquette (construction en creux dans son cas : la longue quête du Maucòr de l’unicòrn est comme déroulée autour d’une absence depuis longtemps mûrie et aimée d’amour) sont des fictions linguistiques totales (comme on parlerait de spectacle total), des dérives décrochées du réel où la perte se fait rachat définitif. »
Philippe Gardy est né en 1948. Directeur de recherche au CNRS, enseignant à l’Université Paul Valéry (Montpellier), il travaille sur l’histoire de la littérature occitane, et particulièrement sur les images associées à la langue que celle-ci révèle, au cours de la période moderne et contemporaine.
Il a publié aux Éditions Trabucaire L’Occitan en Languedoc Roussillon (collection Cap al Sud) et La dicha de la Figuiera